Cerise Moderateur
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| Sujet: Biologie de AGRIONEMYS HORSFIELDII (Lagarde et al., 2003) Lun 15 Sep 2008 - 20:02 | |
| - Cerise a écrit:
- Biologie et écologie (Lagarde et al., 2003)
La tortue des steppes (Agrionemys horsfieldi) est probablement une des tortues terrestres les plus répandues. En effet, son aire de répartition est très large : sud ouest de l’ancienne URSS, nord est de l’Iran, Afghanistan, nord ouest du Pakistan.
Malheureusement, les populations sauvages sont en déclin rapide en raison du prélèvement pour le commerce de tortues et la disparition de leur habitat due à l’agriculture intensive. Malgré le fait que cette tortue soit très commune-parce que vendue en animalerie- , plusieurs aspects de sa biologie étaient largement méconnus jusqu’à la publication de travaux récents d’un équipe internationale qui a réalisé une étude de terrain en république d’Ouzbékistan (40°N, 65°E).
Les principales informations obtenues dans cette zone en 1998 sont les suivantes :
-les conditions climatiques sont extrêmes : la température varie de -1°C en janvier à plus de 33°C en juillet. La pluviométrie annuelle est inférieure à 250 mm et les précipitations sont quasi exclusivement présentes entre octobre et mi-mai. L’été est donc extrêmement chaud et sec, avec pour conséquence que la végétation annuelle (les ressources alimentaires des tortues) n’est présente que 3 mois, de début mars à fin mai.
Les adultes
- les tortues ont un cycle d’activité très court, de mi-mars à mi-juin et c’est probablement une conséquence directe des conditions climatiques et de l’accessibilité des ressources alimentaires
-durant cette faible période d’activité, les males et les femelles se comportent différemment :
-les mâles sortent d’hibernation vers la mi-mars et jusque la mi-avril, ils sont sexuellement très actifs : les combats et les saillies occupent 30 % de leur temps d’activité. -durant la même période, les femelles passent 20 % de leur temps d’activité se nourrir et seulement 2 % de leur temps à la reproduction. L’étude des concentrations plasmatiques en nutriments et en hormones sexuelles reflète parfaitement les besoins élevés et l’utilisation de toutes les ressources disponibles pour la reproduction.
-ensuite, à partir de mi-avril, toute activité reproductive cesse pour les deux sexes qui sont principalement occupés à se nourrir et les femelles produisent une moyenne de 6 œufs en 2 ou 3 pontes consécutives entre début mai et mi-juin.
-les mâles débutent ensuite leur très longue période d’inactivité (9 mois) à la fin du mois de mai, environ 15 jours avant les femelles. La maturation du sperme intervient en juillet et août durant l’estivation.
Les auteurs se posent la question suivante : cette longue période d’inactivité de 9 mois correspond-elle à une période de dormance ou est-elle cruciale pour le déroulement physiologique des événements à venir (spermatogenèse, formation des œufs et mobilisation des réserves corporelles) ?
Bibliographie : Lagarde F., Bonnet X., Henen B., Nagy K., Corbin J., Lacroix A., Trouvé C. Plasma steroid and nutrient levels during the active season in wild Testudo horsfieldi. General and Comparative Endocrinology 134 (2003), 139-146. | |
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